« Proposons à tous les Français un contrat rémunéré s’ils baissent leur consommation d’électricité lors des périodes de pointe »

Pour prévenir toute coupure l’hiver prochain, quatre experts de l’électricité proposent, dans une tribune au « Monde », d’étendre aux particuliers – grâce aux compteurs Linky – la possibilité offerte aux industriels de renoncer volontairement à consommer lors des périodes de pointe, moyennant rémunération.

Sauf conditions météorologiques exceptionnellement bonnes, la France manquera d’électricité à partir de l’hiver prochain, en raison des problèmes rencontrés par son parc nucléaire et de la crise du gaz, accentuée par la guerre en Ukraine.

En additionnant nos capacités de production électrique pilotables [produire de l’électricité en fonction de la demande], soit environ 65 gigawatts (GW), les 13 GW de capacités d’importation (si tant est que nos voisins puissent nous fournir) et 3,6 GW de « capacités d’effacement » (c’est-à-dire d’anticipation ou de report d’une consommation en période de pointe), on aboutit à 82 GW. Alors qu’il faudrait 100 GW pour passer la pointe hivernale.

Vingt-neuf de nos réacteurs nucléaires sur 56 sont à l’arrêt (maintenance, « grand carénage » [programme de renforcement des installations nucléaires] et corrosion sur soudures) ; 9 GW de moyens de production pilotables ont été fermés sur la décennie écoulée : la centrale nucléaire de Fessenheim (1,8 GW), les centrales à charbon du Havre et de Gardanne, les centrales au fioul. Certes, nous avons développé l’éolien, mais sa disponibilité tombe à 5 % en cas de vent faible. Et après 19 heures en hiver, le solaire ne produit plus…

Efficacité et sobriété comme boussoles

Que faire ? Décaler les plannings de maintenance ? EDF a déjà annoncé, début juin, repousser à plus tard l’arrêt de sept réacteurs, prévu l’hiver prochain, et envisage de retarder celui d’un huitième. Mettre les bouchées doubles pour tenir le calendrier de mise en service du réacteur nucléaire pressurisé européen (EPR) de Flamanville, qui devrait intervenir au second trimestre 2023 ? Oui, bien sûr, mais sans effet sur l’échéance du prochain hiver.

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